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  • Crédit: Jason Rodi

Jason Rodi : retour vers le futur

L’aventurier québécois et réalisateur Jason Rodi reprend du service avec un pari homérique entouré de sept compagnons d’aventure. En tout, l’équipage espère réaliser en 33 jours d’expédition, une traversée de 11 000 km entre le cap Horn (Amérique du Sud) et le cap de Bonne-Espérance (Afrique du Sud). L’objectif : poser le pied sur l’île Bouvet, une île inhabitée et réputée comme étant la plus isolée au monde, pour y déposer une capsule étanche contenant des témoignages sur notre vision de l’avenir.

Comment avez-vous entendu parler de l’Île Bouvet?

C’est grâce à mon père, Bruno Rodi. Il parcourt le monde pour visiter les sites du patrimoine de l’UNESCO et l’Île Bouvet figure sur cette liste. Elle a la particularité d’être moins visitée par l’Homme que la lune, car elle est très reculée dans l’Atlantique Sud, à 2 500 km du territoire habité le plus proche. Cela demande donc beaucoup d’énergie pour s’y rendre. Quand j’avais 17 ans, je suivais des cours dans un bateau-école. On nous parlait souvent du cap Horn et du cap de Bonne-Espérance, deux endroits où les eaux sont les plus tumultueuses de l’océan. Je me suis toujours demandé si l’on pouvait faire le voyage entre ces deux caps. Avec l’Île Bouvet comme point central, l’occasion était trop belle.

Quel sens donnez-vous à cette expédition?

Au-delà de l’aventure, ce voyage est aussi une grande réflexion sur notre avenir. Nous voulons susciter l’imagination du public, le faire se projeter 50 ans dans l’avenir pour créer une vision inspirante du futur de l’humanité sur Terre. Ainsi, nous recueillons des témoignages sur notre site internet que nous déposerons au sommet de l’île. Dans 50 ans, une autre expédition pourra s’y rendre et découvrir les messages de la capsule. Au début du projet, les deux tiers des messages étaient très fatalistes, mais au fil du temps, l’espérance prend le pas sur la résignation. Comme l’avenir, notre expédition est pleine d’incertitudes. Va-t-on pouvoir débarquer sur l’île et réussir à grimper jusqu'au sommet?

Crédit: notrefutur.orgComment vous êtes-vous préparés?

C’est un projet de fou, car tout a été élaboré dans l’urgence en trois mois seulement! Il a fallu établir nous-mêmes l’itinéraire et les différentes étapes. Notre bateau, Le Hanser Explorer, et son équipe n’étaient disponibles que pendant cette période. En revanche, il n’y a pas eu de préparation physique particulière, même si toute l’équipe se doit d’être en bonne condition. On va quand même être pas mal chahuté sur le bateau!

Deux scientifiques vous accompagnent. Quel sera leur rôle?

Ils sont du voyage en tant que conseillers scientifiques, pour nous guider et nous informer tout au long de l’expédition. Mais, ils viennent aussi pour mener leurs propres recherches sur le terrain. Akos Hivekovics est un grand naturaliste sur l’Arctique et l’Antarctique et son travail porte notamment sur la baleine et les marsouins. Robert Headland, de l’Université de Cambridge, est un excellent vulgarisateur de l’Antarctique. Il a une connaissance encyclopédique sur le domaine. C’est vraiment une chance que d’être accompagnés par de telles personnes!

Encore plus

Pour déposer vos témoignages sur votre vision du futur : notrefutur.org

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