Lecture // Far East, Far West
Pour son premier recueil de photographies, Benoit Aquin (récipiendaire en 2008 du prestigieux prix Pictet) montre les conséquences de la désertification des terres de Chine, un phénomène écologique sans précédent. Les photos présentées n’entrent pas dans la catégorie du reportage, ni dans celle du journal de voyage. Comme décrit par Olivier Asselin dans le préambule, les clichés « résistent à la généralité et à la narrativité », car elles ne présentent que des « fragments prélevés sur la totalité du paysage ». Puisque les images d’Aquin ne répondent à aucune « forme convenue de l’esthétique », il est difficile d’éprouver un coup de cœur au premier contact avec ce livre. L’aridité des paysages et la couleur sépia qui marquent l’ouvrage laissent perplexe. Ce n’est qu’après une lecture plus soutenue que l’ampleur et la profondeur de certaines photographies se font évidentes. C’est dans les détails que la beauté tragique apparaît. La série de photos sur la ville de Hongsibao, ville nouvelle de « migrants écologiques », est saisissante en ce sens. Cela dit, la qualité visuelle des œuvres présentées est irrégulière, si bien que l’ouvrage demande une lecture attentive ainsi qu’un certain temps de réflexion, ce qui n’est pas désagréable en soi. Un premier recueil qui relève autant de l’essai que du beau livre et qui laisse un arrière-goût de sable et de poussière.
Far East, Far West
Benoit Aquin (Les éditions du passage | 112 p.) • 49,95 $