Verdir la ville

Kathleen Usher, coordonnatrice de l'ONG Evergreen Québec, veut favoriser l'accès à la nature des enfants et des communautés culturelles. Cette professeure à la Faculté de formation des enseignants de l'Université McGill apprend aux futurs professeurs à intégrer l'environnement dans leur pédagogie... en leur faisant cultiver un potager.

Les citadins sont-ils trop éloignés de la nature

Pas tous, mais les plus pauvres n'y ont pas accès. Les utilisateurs des parcs nationaux sont des gens influents de la société ou bien issus de la classe moyenne, mais on y voit que très peu d'immigrants et d'enfants de familles à faibles revenus. Quand on ne possède pas d'automobile, comment se rendre dans ces parcs? Beaucoup d'enfants restent devant un écran et n'ont jamais construit une cabane dans le bois. C'est important de créer des lieux de découverte en ville pour eux ! Aujourd'hui, les enfants savent dessiner le cycle hydrologique, mais ils ne savent pas qu'ils boivent la même eau que les dinosaures ont bue avant eux.

Comment les municipalités devraient-elles agir?

Il faut trouver le moyen d'engager les gens dans le verdissement en proposant des espaces créatifs. On devrait encourager les gens à ne pas rester sur le sentier. On met beaucoup d'obstacles dans les endroits naturels qui devraient pourtant être des endroits de découverte. Sur le mont Royal, il y a une liste incroyable de règlements : ne pas cueillir, ne pas nourrir les animaux... Je peux comprendre que si tout le monde le faisait, cela poserait des problèmes. Mais on devrait quand même avoir un petit endroit de découverte. On peut commencer par le verdissement des cours d'école, ou en créant des jardins pour les communautés culturelles où les gens peuvent planter des espèces qui poussent dans leur pays d'origine.

Les Montréalais sont-ils privilégiés grâce à leurs parcs?

On a beaucoup d'opportunités à Montréal. Mais il ne faut pas seulement encourager les citadins à visiter les parcs. Il faut les inciter à entrer en contact avec la nature. Un de mes collègues a eu une expérience difficile au Jardin botanique de Montréal avec son enfant. Il a voulu faire un pique-nique : un gardien est venu dire que c'était interdit de manger sur le gazon. Où était le danger? Il en a gardé un goût amer.

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