Livre : Le coureur et son ombre, poésie cycliste
La littérature cycliste est abondante et fournie : du récit de voyage aux conseils mécaniques en passant par les incontournables exploits sportifs, il est souvent difficile de sortir du peloton littéraire, dans cet univers de mots roulants.
C’est pourtant ce que réussit Olivier Haralambon, avec son ouvrage Le coureur et son ombre. L’auteur, ancien cycliste amateur puis journaliste sportif, atteint au fil des pages des sommets de cols rarement atteints.
Il y écrit et décrit le vélo à la manière des grands champions au coup de pédale soyeux, avec une précision, un style et un lyrisme à donner le tournis. On a si peu l’habitude de lire quelque chose d’aussi beau et poétique sur le vélo…
Le cyclisme y est décrit comme un art, le corps du cycliste – souvent mis à rude épreuve – comme un modèle, et le vélo, comme son prolongement naturel, un instrument pour percevoir et comprendre le monde. Le tout est une déclaration d’amour puissante et viscérale de 152 pages.
En ces temps troubles de dopage (physiologique et mécanique) et de problématiques sécuritaires sur le partage de la route entre vélos et autos, la lecture de ce livre apporte une bouffée d’air frais philosophique.
Et si, pour l’auteur, « les livres ne rendent pas plus malin », celui-ci nous fait assurément retomber en amour avec la Petite reine !
Le coureur et son ombre, Olivier Haralambon, Premier Parallèle, 152 pages, 32 $.