De geek à cycliste longue distance
Il y a un an jour pour jour, Tom Le n’était jamais monté sur un vélo de sa vie. Lundi dernier, il a pédalé 230 km de Montréal aux portes de Québec, en une seule journée. Un exploit personnel et une revanche sur son ancienne vie de geek invétéré.
"J'ai 36 ans, je travaille en informatique et jusqu'à l’an dernier, je n'avais jamais fait de sport ni de plein air de ma vie. Je ne savais pas comment faire du vélo, je ne savais pas nager et je n’avais jamais fait de camping. Je n’avais même pas mon permis de conduire. J'étais un vrai geek gamer et je ne sortais presque jamais de chez moi.
C'est à l'âge de 35 ans que j'ai fait une sorte de crise de la trentaine. J'avais l'impression de n'avoir rien fait de ma vie, à part être devant un ordinateur. Et j'ai lu quelque part, sur internet : "La trentaine, c'est le moment de réaliser quelque chose". Pourquoi ne pas apprendre à faire du vélo, me suis-je dit. J'ai pris la vieille bicyclette de mon oncle et j’ai appris à pédaler en 2 minutes 30. Je me suis tout de suite rendu à la boutique de vélos du coin m’acheter mon premier vélo hybride à 700 $.
Le lendemain, j'ai cherché où pédaler à Montréal et j’ai roulé 50 km en rejoignant et en longeant le canal de Lachine. Une semaine plus tard, j’ai pris le train pour Toronto avec mon vélo et j’ai fait le tour du lac Ontario.
Depuis, je voyage uniquement à vélo, été comme hiver. C’est mon seul moyen de transport. J'ai également appris sur internet que l’idéal, pour aller plus loin, c’est le vélo-camping. J’ai donc commencé à m’y intéresser et c’est comme ça que j'ai rencontré ma copine.
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Depuis, je fais beaucoup de vélo longue distance. J’ai roulé 4 554 km en une année. Lundi dernier, je me suis lancé le défi d’aller le plus loin que je pouvais en une journée. Mon objectif était de rouler de Montréal à Québec, un itinéraire entièrement plat.
Au kilomètre 125, mon cerveau ne voulait plus pédaler et il commençait à pleuvoir, et j'ai alors eu envie d'abandonner. Mais je me suis dit : je ne veux pas être le gars qui a essayé, mais le gars qui a réussi !
Vers 20 h, j’ai pris une grosse pause et par la suite, je me suis senti assez en forme pour compléter mon parcours. J’ai finalement dû y mettre fin à Donnacona, à 45 km du centre-ville de Québec, dans l’obscurité totale et sur des routes en construction. Après un grave accident de vélo qui m’est arrivé en juin, je n’avais pas le goût de me mettre en danger.
J’aurais voulu terminer à Québec et je ne considère pas avoir réussi à compléter mon défi. J’aimerais retenter l’expérience et d’ici là, je vais m’entraîner encore plus fort pour y arriver.
Le vélo et le plein air ont changé beaucoup de choses dans ma vie. Après toutes ces années à jouer devant un ordinateur, j’ai enfin quelque chose qui m’attend les fins de semaine et lors des vacances. Le problème, maintenant, c’est que je ne pense plus qu'au vélo, et que je ne parle plus que de ça ! »