Temps Libres, septembre 2006
L’homme oiseau Le vol libre était sa passion, les records d’altitude sa propriété… Premier homme à survoler en deltaplane le Sahara, puis l’Everest et l’Aconcagua, l’Italien Angelo d’Arrigo avait surpassé le rêve d’Icare. Mettre ses incroyables capacités d’« homme-oiseau » au service de la science écologiste était devenu son ambition.
Dans ce récit autobiographique, il raconte comment est né cet amour pour le deltaplane et de l’incomparable sensation de liberté que procure cette activité. Il décrit aussi, avec une passion contagieuse et un recul saisissant, comment il est devenu le « père » d’un aigle des steppes, de grues blanches de Sibérie, et d’un aigle népalais… Comment, grâce à la technologie, il leur a appris à voler, avant d’apprendre d’eux à voler à l’instinct… Et comment, les accompagnant suspendu à son aile delta à des altitudes jamais atteintes par l’homme en vol libre, il les a réintroduits dans leurs milieux naturels et leur a fait redécouvrir leurs routes migratoires… Ironie du sort, c’est en vol, mais dans un accident d’avion, qu’il a trouvé la mort le 26 mars dernier.
L’homme oiseau, d’Angelo d’Arrigo, éd. Arthaud, 2006, 330 p.
Le vulgarisateur vulgarisé
Après avoir fait la genèse de l’arbre de Douglas dans Un arbre, une vie, c’est au tour de l’auteur, David Suzuki, de faire tomber l’écorce. Généticien de formation, le scientifique sans doute le plus écouté au Canada se met modestement à nu en faisant son autobiographie. Se dévoilant jusqu’à la racine, l’homme ne cherche pas à convaincre quiconque, mais tente plutôt de démystifier le conférencier, l’écrivain, l’environnementaliste, l’animateur que tout le monde connaît. Car derrière tous ces personnages, David Suzuki a avant tout été un enfant heureux, mais élevé dans un Canada raciste. Il est devenu un jeune homme passionné d’animaux et de pêche. Aujourd’hui c’est un homme qui se bat pour que ses convictions soient entendues et qui espère laisser sur cette terre un héritage positif et une empreinte la plus légère possible.
Ma vie, de David Suzuki, éd. Boréal, 2006, 510 p.
Unis par les flots
C’est l’histoire d’un coup de foudre entre un homme et la mer. Le reste, c’est comme une contagion. Une femme avec qui partager cette aventure, et le coup de tête prend forme, petit à petit. La famille s’agrandit. Une fille, et bientôt une petite sœur. Enfin, le dernier né qui unira toute la petite famille. Il pèse 3000 kilogrammes, mesure10,50 mètres de long et se nomme Balthazar. Pendant cinq ans, Guy, Claire, Joëlle et Chloé vont parcourir le monde à son bord. C’est dans un recueil très touchant que chacun des membres de la famille nous fait part de son aventure des 32 000 milles nautiques parcourues à travers 3 océans, ponctués par 34 pays visités. Joliment illustré, ce recueil tout public captivera particulièrement les jeunes amateurs d’évasion et de découverte.
Balthazar, un tour du monde en famille, de Claire Roberge et Guy Lavoie, éd. Projet Bathazar, 2005, 126 p.
Une autre manière d’être touriste
Première industrie mondiale avec 12 % du PIB global, le tourisme profite aujourd’hui presque exclusivement aux pays du Nord en plus d’avoir un coût écologique inquiétant. Mais comme dans le domaine du commerce, un mouvement alternatif s’organise et collabore avec les pays d’accueil pour une plus juste distribution des recettes et des retombées. Solidaire, équitable, humanitaire ou écologique, le tourisme peut aujourd’hui se pratiquer autrement. Outil destiné à qui veut passer à l’acte, ce guide définit les enjeux du tourisme solidaire et recense les ONG, associations et voyagistes qui permettent de le faire.
Tourisme solidaire, Petit futé country guide, Nouvelles éditions de l’université, Dominique Auzias et associés, 2006, 200 p.
Comme Robinson Crusoé
Si son format ne se prête pas forcément au sac à dos bien rempli, ce manuel du parfait campeur, conçu pour les climats tempérés, est une véritable mine d’or pour quiconque veut savoir se débrouiller en forêt. Créer une flamme? Faire fonctionner un GPS? Identifier les plantes comestibles, les empreintes animales ou encore soigner une simple ampoule...Tout y est! Cette édition revue et corrigée comporte même des chapitres sur la survie en milieu aquatique, en ski de randonnée ou encore en… aéronef.
Guide pratique de la survie en forêt, de Jean-Georges Deschenaux, éd. de l’homme, 2006, 302 p.
Faire sa part pour l’environnement
Parce que la journée de l’écocitoyen devrait être appliquée tous les jours de l’année, Sabine de Lisle nous livre LE pense-bête des bonnes habitudes à acquérir. Au quotidien, lors de chacune de nos activités, nous pouvons limiter notre impact sur l’environnement. Ce modeste ouvrage nous donne statistiques, conseils et astuces pour mieux consommer, mais aussi comment s’habiller, jardiner, voyager de façon écologique… Assurément incontournable si le sort de la planète vous tient à cœur.
La journée de l’écocitoyen, de Sabine de Lisle, éd Sud Ouest, 2006, 111 p.
La lecture comme bouffée d’air
Ce recueil de chroniques aussi désopilantes que subtiles suffira à faire passer vos envies de meurtres dans un métro achalandé! Quoique l’ouvrage se déguste aussi très bien à l’ombre d’un arbre ou accompagné d’un café. Journaliste, Richard Chartier nous offre là une sélection des meilleurs écrits de sa chronique « Oxygène », publiée pendant huit ans dans les colonnes du quotidien La Presse. Son leitmotiv : le plein air. Rassemblées par chapitres ayant comme thème les éléments sacrés, toutes ces histoires provoquent un sentiment de vécu. À lire partout et dans tous les sens!
Oxygène sans bouteille, de Richard Chartier, éd. La Presse, 2006, 344 p.
Du rêve à la folie
Où se situe la limite entre le dépassement de soi et la folie? Les exploits des grands aventuriers tiennent-ils du bon sens ou de la déraison? Tant de suppositions auxquelles Geoff Powter tente d’apporter une réponse. À partir de la vie de onze aventuriers plus ou moins connus et dont les exploits ont ponctué ces deux derniers siècles, ce praticien en psychologie clinique expose sa théorie. Lui-même grimpeur émérite, il analyse en profondeur les divers facteurs culturels, psychologiques et émotionnels qui ont conduit ces explorateurs à accomplir de telles prouesses, et ainsi les classe dans chacune de ces catégories : l’accablé «The Burdened », le résolu «The Bent » et le perdu «The Lost ». Au-delà de ces groupes, l’auteur conclut que s’il y a bien une chose qui les relie tous entre eux, c’est d’avoir été considéré comme fou, quelle que soit l’époque de leur existence. Complexe, cet ouvrage de psychologie se prête idéalement aux exploits… cérébraux.
Strange and dangerous dreams, de Geoff Powter, éd. The Mountaineers Books, 2006, 256 p. En anglais.