24 heures sur l’île Saint-Barnabé
À 3 km du centre de Rimouski, on oublie vite l’asphalte et la rumeur de la ville, sur les sentiers bucoliques de l’île Saint-Barnabé. Compte-rendu d’une visite-éclair.
Rendez-vous à la marina de Rimouski. Ce matin, le fleuve est lisse comme un miroir. Le capitaine nous informe que ce n’est pas tous les jours ainsi, et que malgré la proximité, les traversées sont parfois annulées à cause de la météo. Un petit quart d’heure en Zodiac plus tard, on débarque sur l’île Saint-Barnabé et immédiatement, on se sent bien loin de Rimouski. Ce bout de terre inhabité et tout en longueur (6 km sur 400 m de large) appartient en quasi-totalité à la municipalité, qui l’a aménagé en un formidable espace de plein air adapté autant aux familles qu’aux amateurs de tranquillité.
Notre programme de la journée : arpenter les 12 km de sentiers qui font le tour de l’île, en flânant à loisir. Le défi est facile à relever, les chemins étant bien tracés, le dénivelé proche de zéro et les occasions de s’arrêter, fort multiples. À commencer par les panneaux d’interprétation qui détaillent les particularités naturelles de l’île et racontent son histoire.
Le personnage emblématique de Saint-Barnabé, Toussaint Cartier, a quant à lui droit à un véritable petit musée installé dans une vieille grange. Cet homme entouré de légendes a vécu en ermite sur l’île pendant 40 ans, jusqu’à sa mort en 1767. Nul ne sait exactement pourquoi celui qui serait un descendant de Jacques Cartier a choisi cette vie recluse. Veuf éploré ou homme pieux, les avis des historiens et des romanciers divergent, mais tous s’accordent pour dire qu’il avait dû trouver ici une sainte paix.
© courtoisie Tourisme Bas-St-Laurent
Entre deux arrêts pour pique-niquer et observer les oiseaux (80 espèces virevoltent dans les parages), on passe de l’air salin de la rive aux odeurs de sapin de la forêt. Des orignaux et des chevreuils y ont élu domicile, mais on n’aura pas la chance d’en apercevoir. Pas plus que les phoques qui se posent pourtant souvent sur les rochers à marée basse. On se console en se gavant des framboises qui colorent les buissons.
Tout au long de la côte sud de l’île, la vue sur Rimouski nous rappelle que la civilisation est toute proche. Le contraste est saisissant une fois la pointe ouest passée. Le fleuve s’impose et des kilomètres de grève rocheuse et sablonneuse s’étalent devant nous.
© courtoisie Tourisme Bas-St-Laurent
C’est de ce côté-ci que le camping de l’île est installé. Chacun des douze sites est équipé d’une plateforme, cachée entre les arbres ou face au large. Un abri bien conçu permet de se réfugier et de cuisiner par mauvais temps. Le confort est rustique : toilettes sèches pour seuls sanitaires, pas d’eau potable et encore moins d’électricité. Le luxe est assuré par le panorama, la plage et la sérénité des lieux.
Après cette journée en pleine nature, on s’étonne presque de revenir aussi rapidement en ville. Et on se dit que la prochaine fois, on ajoutera une tente dans notre sac pour se prendre, le temps d’une nuit, pour Toussaint Cartier.
Pratico-pratique
Quand : de mi-juin à début septembre
Combien : 19 $ par adulte, 12,50 $ par enfant; camping 25 $ par site. Réservations conseillées. Les sites de camping ne sont accessibles qu’à pied (1,5 km du débarcadère), mais des charriots sont mis à disposition pour le transport des bagages.