Survie en forêt l'hiver : sauriez-vous quoi faire ?
Tempête de neige, égarement, bris de matériel ou blessure : peu importe le loisir pratiqué en hiver, un pépin peut survenir malgré toutes les précautions et contraindre à passer la nuit dehors… Alors, que faire dans une telle situation?
Pour commencer, vous passerez par toute une gamme d’émotions. Frustration, désorientation, peur des éléments, de la noirceur ou des animaux. Le remords d’avoir entraîné vos comparses si loin en forêt également… Mais c’est seulement lorsque vous accepterez la situation que vous deviendrez efficace, fonctionnel et rationnel.
Faites l’inventaire de tout ce que vous avez en votre possession et en celle des autres membres de votre groupe. Sur vous, dans votre sac à dos, incluant toutes poches dissimulées. Vous y trouverez peut-être des objets oubliés avec le temps qui pourraient vous être très utiles dans la situation actuelle (baume à lèvres, vieux mouchoirs ou ticket de stationnement qui peut servir de combustible, par exemple).
Allumer un feu
Vos principaux ennemis du moment seront non pas les bêtes féroces ou les zombies apocalyptiques, mais bien le froid, la transpiration et le refroidissement éolien! Il faut donc tout mettre en œuvre pour combattre une éventuelle hypothermie. Économisez au maximum votre énergie tout en étant efficacement passif. Ne faites rien pour rien. Si vous allez dans une direction, profitez-en pour rapporter un peu de combustible car il en faudra une montagne pour entretenir votre feu, la nuit.
Le lichen, l’écorce de bouleau ou la technique du hérisson seront de bons moyens d’allumer votre précieux feu. Choisissez de petites brindilles au départ pour ensuite grossir le diamètre de votre combustible à mesure que la flamme s’intensifiera. Un petit conseil: celle-ci doit toujours toucher le combustible.
Pensez à allumer votre feu à l’abri du vent, car sinon, vous devrez soit creuser dans la neige jusqu’au sol, soit faire un fond de grossières bûches pour empêcher le feu de s’enliser dans la neige et de mourir étouffé par manque d’oxygène.
Cette source de chaleur sera votre réconfort thermique et mental, votre éclairage de proximité et votre phare pour rejoindre le camp en cas d’éloignement.
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Construire un abri
Abri fait de branches © Shutterstock
Avant que les conditions météo ne se détériorent (vent, accumulation de neige, grêle…), construisez un abri. Si vous avez eu la présence d’esprit d’emporter une bâche, vous allez sauver beaucoup de temps et d’énergie en installant celle-ci dos au vent et face au feu. Assez près de celui-ci pour sentir sa chaleur mais pas trop, pour éviter un risque d’incendie. Juste bien positionnée de manière à ce qu’elle vous protège de la brise mais sans que la fumée du feu ne s’y engouffre.
Si vous n’avez pas de bâche et qu’il vous reste assez d’énergie, vous pourriez entreprendre la construction d’un quenzhee (trois heures comprenant le durcissement) ou encore un abri en appentis des plus classiques fabriqué d’arbres et de branchages, si vous avez un outil de coupe sous la main (scie, hache, machette, etc.)
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S'isoler du froid
Maintenant, vous avez un abri et un feu. Vous allez devoir consacrer beaucoup de temps à l’entretien des flammes pour profiter de leur chaleur, assis ou couché devant, bien emmitouflé dans les vêtements supplémentaires que vous avez apportés. C’est à ce moment que vous allez peut-être constater qu’il manque quelque chose à votre confort...
Isolez-vous du sol, avec toute matière disponible. Vous avez un matelas de sol? C’est excellent! Des branches de conifère peuvent également faire le travail si vous en accumulez une trentaine de centimètres, pour une certaine efficacité, sinon… asseyez-vous sur votre sac à dos.
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S'hydrater
Le temps sec de l’hiver, ajouté à la transpiration, font en sorte qu’il est très important de bien s’hydrater. Vous avez encore une petite quantité d’eau avec vous? Conservez-la près de votre feu, mais pas trop non plus. Votre main nue dictera la distance à respecter entre le feu et votre gourde. Vous n’avez plus d’eau? Faites fondre de la neige dans une bouteille en plastique (en gérant la distance avec la flamme) ou encore dans un contenant en écorce. Mais les plus prévoyants d’entre vous auront une bouteille en acier inoxydable, une tasse ou une gamelle dans leur sac à dos.
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Signaler sa présence
Pour être secouru, il faut être repéré. Signalez alors votre présence. Les moyens technologiques sont très diversifiés pour appeler au secours (balise GPS, entre autres), mais si vous n’en possédez pas, il faudra se tourner vers les moyens classiques : le visuel! Les contrastes de couleurs avec la neige attireront l’oeil des secouristes : un sac à dos, des vêtements colorés étalés par terre ou même un bandana en guise de drapeau. Sans oublier le fameux S.O.S de grande dimension (tracé dans la neige ou fabriqué avec des branches) dans un endroit dégagé.
La lumière de votre feu ou encore le faisceau de votre lampe frontale sont aussi d'efficaces moyens de signalisation nocturne. Pensez également à utiliser le sifflet intégré aux sangles de certains sacs à dos pour un signalement sonore.
Les techniques énumérées ci-dessus sont basées sur une logique chronologique et peuvent varier selon le fil des événements. Elles faciliteront sûrement ce passage obligé en forêt en les respectant. Il reste néanmoins que le secret pour augmenter vos chances de survie réside dans la préparation et la prévoyance dans chacune de vos expéditions en plein air.