10 conseils pour gravir les 46 sommets des Adirondacks
Robin Collard, physiothérapeute et auteur du blogue Physiorando, vient tout juste de devenir un Adirondack 46er, c'est-à-dire qu'il a gravi les 46 sommets de plus de 4 000 pieds (1220 mètres) d'altitude des Adirondacks, dans l'État de New York. Le défi lui a demandé 5 ans à raison d'une dizaine de sommets par année, été comme hiver. Voici ses conseils, glanés sur le terrain, pour pouvoir réaliser l'exploit vous aussi.
1. Trouver la motivation pour devenir un ADK 46er
Dépassement de soi, découverte de nouveaux sommets ou encore défi entre amis: les raisons peuvent être multiples pour se lancer dans cette aventure. Trouvez votre raison - et une bonne, car il faut vraiment aimer la randonnée pour grimper tous ces sommets -, puis remémorez-vous la fréquemment sur les sentiers (ou à votre réveil aux aurores), pour garder votre motivation. Devenir un ADK 46er vous demandera du temps (beaucoup de vos weekends durant les prochains mois) et de l'argent (en transport surtout), mais sa réalisation justifiera clairement ces sacrifices !
2. Apprendre des autres randonneurs
Parce que le défi n'est pas à prendre à la légère, il est important de glaner quelques conseils et informations pratiques avant de se lancer dans cette aventure. Voici les meilleurs sites d'infos sur le sujet :
- Le site Alexhike.com
- Le forum fousderando.com (en français) et adkhighpeaks.com (en anglais)
- Le podcast plein air De Dehors, créé par David et Marc-André, deux aspirants 46ers qui sont présentement en train de gravir les 46 sommets
- La chaîne YouTube Jo.Explore, créée par Jonathan, où celui-ci documente chacune de ses randonnées dans les Adirondacks à l’aide de sa caméra.
3. Se mettre en bonne forme physique
Le gym est votre meilleur ami pour vous mettre en forme, surtout si vous vous concentrez sur les jambes et le core (muscles du tronc).
Lorsque je compte partir en rando le samedi matin, je vais généralement faire de la musculation une ou deux fois dans la semaine, sans trop pousser, afin de ne pas être courbaturé. Je complète par un jogging léger d’environ 20 à 40 minutes le jeudi. Le vendredi, c’est repos complet. Avec cette recette, je suis en pleine forme le samedi matin pour marcher toute la journée.
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4. Commencer par les sommets les plus faciles
Région des Highpeaks, dans les Adirondacks © Shutterstock
L’objectif est de se mettre en forme progressivement. Les sommets Cascade et Porter forment une excellente combinaison pour commencer. Ensuite, on peut enchainer avec les Giant et Rocky Peak, Phelps et Tabletop, Street et Nye ou Whiteface et Esther, par exemple.
5. Trouver la bonne vitesse de marche
L’erreur la plus fréquente est de marcher trop rapidement. Pour être capable de soutenir un rythme constant pendant plusieurs jours de suite sur des sentiers aussi difficiles que ceux des Adirondacks, il faut rester dans la célèbre "zone 1", celle où le corps humain produit de l’énergie en utilisant de l’oxygène. Un système très efficace pour alimenter ses muscles pendant des heures.
Trouver cette zone est assez facile. Il suffit d’être capable de respirer par le nez tout en avançant ou de maintenir facilement une conversation sans être à bout de souffle. Rester en zone 1 lors des longues montées permet de sauver un maximum d’énergie.
6. Apprendre de ses erreurs
Être un aspirant 46er n’est pas toujours facile. À quelques reprises, j’ai frappé un mur ou commis des erreurs. Comme lorsque j’ai essayé de compléter les monts Macomb, East Dix, South Dix et Hough en une journée. À ma première tentative des monts Cliff et Redfield, j'ai également dû faire demi-tour car il restait encore trop de neige au sol, à la mi-mai, et je n'avais pas mes raquettes. Sans oublier le mois de juin dernier, lorsque j'ai essayé de compléter le Santanoni Range en deux jours, tout juste après le sommet du mont Allen (30 km), gravi la veille.
Une fois rendu au campement, j’ai commencé à avoir très froid et à grelotter sans arrêt. J’ai alors compris que je n’avais pas assez mangé et que je ne m’étais pas assez hydraté lors des deux derniers jours pour subvenir aux besoins énergétiques de mon corps, qui transportait un sac à dos de plus de 14 kilos sous une chaleur accablante.
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7. Combiner plusieurs sommets en une journée de randonnée
Afin de rentabiliser une sortie dans les Adirondacks, il est possible de combiner plusieurs montagnes. Voici une liste de sommets à gravir en duo (voire davantage) en une seule journée :
- Cascade et Porter
- Giant et Rocky Peak
- Le Dix Range
- Le Seward Range
- Le Santanoni Range
- Cliff et Redfield
- Skylight, Gray et Marcy
- Sawteeth, Lower Wolfjaw, Upper Wolfjaw, Armstrong et Gothics
- Sadlleback, Basin et Haystack
- Phelps et Tabletop
- Le Macintyre Range
- Street et Nye
- Whiteface et Esther
- Nippletop et Dial
- Colvin et Blake
Les solos : Big Slide (13 km aller-retour), Marshall (26,6 km), Allen (28,8 km), Colden (20,3 km).
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8. Dormir sur place pour moins se fatiguer
Lean-to dans les Adirondacks © Shutterstock
À la longue, se lever à 5 heures du matin pour faire la route, franchir les douanes et être sur les sentiers de bonne heure, puis rentrer à la maison le soir, peut devenir éreintant. Une bonne option est de camper près des sentiers pour être en forme le matin et/ou pouvoir se détendre le soir, sans prendre la route. Le lean-to est, selon moi, l’expérience de camping ultime dans les Adirondacks. Cet abri à trois murs permet d'éviter de transporter une tente, en plus d'être gratuit (premier arrivé, premier servi). De 6 à 8 personnes peuvent généralement y dormir.
On peut également faire du camping sauvage gratuitement, sur des sites officiels identifiés à l’aide d’une pastille ronde de couleur jaune comportant l'illustration d'une tente. Il est cependant interdit de camper au-delà de 4000 pieds (1220 mètres), sauf en cas d’urgence.
Sinon, voici des idées de campings payants à proximité des sentiers :
- Wilderness Campground at Heat Lake (à côté de l'Adirondack Loj)
- Club alpin du Canada à Keene (ouvert à tous, mais moins cher pour les membres)
- Camping KOA Lake Placid (près de Whiteface et de Seward Range)
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9. Ne jamais sous-estimer un sentier des Adirondacks
Avez-vous déjà entendu un randoneur dire qu’il ne vous reste qu’un « Adirondack mile » jusqu’au sommet? Bien que les montagnes des cette chaîne soient assez petites, les sentiers pour atteindre leurs sommets sont extrêmement techniques. Ce vieil adage s’applique davantage aux sentiers non-balisés de plusieurs des 46 sommets, et qui sont encore plus techniques. Non-entretenus par les équipes du parc, ils comportent beaucoup de roches, de racines et de boue. Prévoyez toujours plus de temps lorsque vous utilisez ces sentiers et assurez-vous d’avoir sur vous une carte ainsi qu’une boussole (et de savoir vous en servir).
10. Garder le meilleur pour la fin
Sommet du mont Marcy © Shutterstock
Personnellement, mes quatre dernières montagnes à gravir avant de devenir un 46er ont été des sommets dégagés avec de beaux points de vue (Gray, Skylight, Marcy et Haystack). Au lieu de conclure par des sommets boisés, je trouvais qu’il était plus motivant de terminer cette magnifique aventure par des sommets donnant droit à des panoramas hallucinants, pour faire honneur à cette majestueuse région.
Et pour aller plus loin, pourquoi ne pas vous lancer à l'assaut des 46 sommets des Adirondacks... en un seul hiver ?
• Leave No Trace.
• Carry in - carry out.
• Éviter l’érosion : marcher sur les roches ou dans la boue et non en dehors du sentier.
• Dig it : enterrer vos #2 et loin du sentier.
Merci de partager ce parc. L’engouement des dernières années a un impact négatif sur les ADK...
Chacun est responsable d’en prendre soin. Inscrivez-vous comme Aspirant (www.adk46er.org) et correspondez avec un 46R, vous aurez accès à une multitude d’informations.
Merci
Marc #8347