Élan de solidarité mondiale pour deux alpinistes en péril au Pakistan
Pas moins de 60 000 euros récoltés en 9 heures grâce aux réseaux sociaux : c’est la belle histoire du jour, celle qui a permis de débloquer un plan de sauvetage au point mort.
Deux alpinistes expérimentés, la Française Elisabeth Revol et le Polonais Tomek Mackiewicz, éprouvent présentement des difficultés dans leur tentative d’ascension hivernale du Nanga Parbat, le neuvième plus haut sommet du monde (8 125 mètres), au Pakistan.
En fait, le grimpeur est carrément dans un état critique : il souffre de graves engelures et d’une ophtalmie des neiges, une affection de l’œil causée par une surexposition aux rayons ultraviolets du soleil, ce qui le rend ainsi aveugle.
L’armée pakistanaise, seule organisation qui a le pouvoir d’envoyer une équipe de sauvetage, exige le versement d’une somme estimée à plus de 60 000 dollars canadiens pour intervenir. Avant chaque expédition de ce genre, les autorités du Pakistan exigent en effet un dépôt de sécurité qui tiendra lieu d’avance de fonds, pour un éventuel sauvetage en hélicoptère. Or, les deux grimpeurs n’ont pas effectué ce dépôt, avant de tenter leur ascension.
« On a besoin d'argent pour l'hélicoptère, une équipe de sauvetage est bloquée parce qu'elle attend une garantie financière pour couvrir l'action », peut-on lire sur la page Facebook de Tomek Mackiewicz.
Tomek Mackiewicz © Facebook de Tomek Mackiewicz
Masha Gordon, une proche d’Elisabeth Revol, a alors monté une opération de financement participatif sur la plateforme Go Fund Me. En à peine 9 heures, 62 163 euros (95 000 dollars canadiens) ont été récoltés, sur un objectif initial de 60 000 euros, grâce aux dons de 2 889 personnes.
Les diplomaties françaises et polonaises ont depuis pris le relais et sont en lien avec l’armée pakistanaise, tandis qu’une équipe d’alpinistes polonais est présentement au camp de base du K2 pour organiser très rapidement un sauvetage. L’opération devrait se dérouler ce samedi, le 27 janvier.
D’après les dernières nouvelles données par Masha Gordon, Elisabeth Revol serait en train de redescendre afin de participer aux opérations de sauvetage, après avoir réussi à mettre son compagnon de cordée Tomek à l’abri dans une tente à 7 238 m d’altitude.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que si les réseaux sociaux sont capables du pire, ils peuvent également donner lieu à des revirements de situation et, on l'espère, un dénouement heureux…
Le Nanga Parbat © Shutterstock