L'ACMG étend ses opérations vers l'est
L'Association canadienne des guides de montagne (ACMG) va étendre ses opérations dans l'est du pays à compter de ce printemps. À l'heure actuelle au Québec, l'association compte seulement une poignée de membres. L'organisme, traditionnellement présent dans l'ouest, veut répondre à la demande croissante et mieux représenter les guides de tout le pays. L'association donne des formations qui touchent à la fois l'escalade sur roche et sur glace, les randonnées ainsi que le ski hors-piste. « Historiquement, les guides sont présents depuis 100 ans en Alberta et en Colombie-Britannique », affirme le président de l'ACGM, Marc Ledwidge.
Depuis son entrée en fonction à la fin de l'année dernière, Marc Ledwidge a voulu innover et avoir davantage de membres dans tout le Canada. C'est pour cette raison que l'association va prendre de l'expansion en Ontario, au Québec et dans les Maritimes. Il y aura notamment une première formation qui se donnera en mai dans les Laurentides. « Le défi sera d'amener des formateurs dans l'est du pays, mais à plus long terme, nous aurons des gens sur place », précise-t-il. Déjà, les membres du Québec ont signifié un intérêt pour une plus grande disponibilité des formations. Il pourrait y avoir une entente entre l'association et la Fédération québécoise de la montagne et de l'escalade (FQME), afin de reconnaitre des brevets, ce qui éliminerait certaines étapes de certification. Cela pourrait aussi toucher ceux qui travaillent dans des gymnases d'escalade. Mais tout est encore au stade des discussions entre les deux groupes.
Pour Dominic Asselin, qui est à la fois guide et membre de l'ACMG, cette expansion signifie que son métier pourra enfin être reconnu : « On est souvent vu comme des gens qui occupent un emploi d'été, ou qui n'ont pas de vrais métiers », dit-il. Le grimpeur a longtemps milité pour que l'association puisse agrandir ses activités. « C'est sûr que d'avoir une association professionnelle, qui est reconnue à l'international, qui offre une formation provenant des universités, ça va aider à faire reconnaitre le métier face aux institutions et aussi face aux clients. » Dominic Asselin espère qu'à plus long terme, il y aura un effet d'entrainement, et que les guides pourront mieux vivre de leur travail. Avec des clients plus sensibilisés aux avantages d'avoir un guide qualifié, cela pourrait créer une demande plus grande pour être accompagné par des gens compétents. À l'heure actuelle, des Québécois utilisent parfois les services de guides étrangers pour des voyages, alors qu'ils pourraient être encadrés par des gens de la province, déplore-t-il.
La réputation des guides québécois dans le monde pourrait aussi bénéficier de cette présence renforcée de l'ACMG, pense Dominic Asselin, avec ce qu'il compare à une certification comme une reconnaissance ISO dans d'autres domaines. « Toutes les personnes à qui j'ai parlé voudraient bien qu'on puisse offrir des cours dans l'est, des certifications pour faire évoluer le métier de guide. Par exemple, dans les Chic-Chocs, il y a des gens qui travaillent en tant que guide, mais les options pour développer le métier sont limitées », soutient le président de l'ACMG. Y aura-t-il une demande croissante pour les guides de montagne? « Tout à fait! », répond Marc Ledwidge. Avec une population vieillissante, il estime qu'il y a de plus en plus de gens qui auront du temps pour grimper et aller en montagne.