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  • Le sommet du mont Mégantic © Sépaq, Matthieu Dupuis.

Grimper le mont Mégantic à vélo

Le mont Mégantic est, sans conteste, LE sommet cyclable du Québec, celui qui fait rêver tous les cyclistes en quête d’un défi d’ascension absolue. Notre journaliste en fait partie: il a tenté l’expérience…


Mon envie de grimper le mont Mégantic remonte à l’été 2014, quand j’ai parcouru la Route des Sommets à vélo. Cette route touristique de 193 kilomètres, qui s'étire entre La Patrie et Ham-Sud, longe une partie du parc national du même nom. Je me souviens avoir longuement hésité à faire un détour pour aller y grimper. C’est maintenant chose faite, trois ans plus tard !

Perché à 1106 mètres d’altitude, le mont Mégantic a de quoi impressionner par ses mensurations : 5,3 km de montée, une pente moyenne de 9,6 %, et des passages à plus de 15 %. Sur le papier, c’est costaud.

Et sur le terrain ? L’expérience est à la hauteur des espérances. Ça grimpe fort, et ce dès les premiers mètres, une fois passé le centre de services du parc. Sans aucune transition, on attaque des pentes de 13, 14 %. Ça fait tout de suite monter le palpitant du cœur. Intérieurement, je me dis qu’à ce rythme (moins de 10 km/h), ça va être long, longtemps !


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Le mont Mégantic teste autant la résistance physique que mentale. On a mal aux jambes, on sue à grosses gouttes, on cherche de l’air pour ses poumons. Par moment, je suis même obligé de zigzaguer sur la route pour réduire la pente. Je me mets en danseuse pour garder le rythme. Je me rassois sur ma selle quelques mètres plus tard, mes mollets criant au supplice.

Heureusement, au bout de 2,5 km d’ascension, au croisement de la montée vers le mont Saint-Joseph, la route s’aplanit quelque peu, avec même une petite portion de descente. De quoi reprendre un peu d’énergie et surtout son souffle pour la deuxième partie de l’ascension.

Quelques centaines de mètres plus loin, au détour du (seul) lacet de la montée, c’est le point de vue sur la région verdoyante qui me redonne un peu de force. Puis, j’aperçois enfin l’observatoire astronomique, cette bulle argentée installée en haut du mont, et qui me rappelle que je ne suis plus très loin du sommet. Je rassemble mes dernières énergies, relance un peu l’allure pour faire bonne figure. Après 34 minutes et 28 secondes depuis le début de mon ascension, j’arrive au bout de la route, non sans une certaine fierté… et un léger soulagement, je l’avoue !

Le 13 juin 2013, lors d’une étape du Tour de Beauce, l’Espagnol Francisco Mancebo, professionnel depuis 1998, avait atteint le sommet en 17 minutes et 5 secondes. J’ai mis deux fois plus de temps. Mais là n’est pas l’essentiel.

En vélo, plaisir et souffrance vont souvent de pair. Ce fut le cas ici. J’ai rêvé du sommet, tout en appréciant chaque moment à m’échiner sur la pente. J’ai douté, j’ai persévéré, j’ai réussi… mais diable que ce ne fut pas aisé ! À coup sur les 5 km les plus longs de ma vie de cycliste !

L’ultime récompense de mon effort fut une (re)descente stimulante. À faire toutefois avec une très grande prudence: la pente est prononcée. Il faut donc être vigilant car on prend de la vitesse très rapidement, avoir des freinages fermes mais courts pour éviter de faire chauffer les pneus, au risque qu’ils éclatent. Si la route est dans un très bon état dans le parc, j’évite toutefois d’aller l’inspecter de trop près !

Tarif d’accès (au parc national du Mont-Mégantic) : 8,50 $.
Info : sepaq.com/pq/mme

Crédit photos : Antoine Stab

Commentaires (1)
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Clemclem - 11/10/2017 06:30
Excellent article ! Le vélo est dur effectivement mais c'est précisément où réside sa joie.
Au plaisir de relire un article d'Antoine Stab