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  • Crédit: Grigory Kubatyan

Pédaler à Cuba : Vélo, cigares et sourires

Le Cuba des plages, le plus connu et le plus couru, est bien. Mais visiter Cuba à vélo, c’est véritablement s’imprégner de l’âme du pays.

À la vitesse vélo, le pittoresque ne tarde pas à surgir. Il règne sur les routes cubaines un mélange des genres réjouissants : piétons, voitures, vaches, chèvres, charrettes, chevaux, bœufs, vieux camions russes, poules, chiens, cyclistes... la vie ici n'a pas déserté les rues. Et le cycliste vacancier y ajoute encore ses propres couleurs. Joli tableau! Hormis le côtoiement de toute la confrérie animale, et le passage peu fréquent, mais invariablement fumigène des voitures et des camions, cette route appartient aux cyclistes!

La région de Pinar del Rio est typiquement rurale. « Comme toute l’île!», dit-on. Mais Pinar del Rio est un cas à part. Longtemps confinée à sa vocation agricole, la région occidentale de l’île cubaine accuse un « retard » dont même les Cubains du centre se moquent. Le voyageur, lui, profite de ce coin de pays où abondent encore les bœufs, les slogans communistes et les hymnes à la révolution.

C'est d'ailleurs l’occasion de jouer les sociologues et de réfléchir à la pauvreté cubaine, très réelle et source de maints soucis. Malgré leurs difficultés, le visage radieux de ces oubliés de la modernité donne à réfléchir sur notre rapport au temps. Bref, c'est une véritable leçon de vie que nous imprègne Cuba.


Crédit: Sean Mullins

À Pinar del Rio, le parc Vinales (que l'UNESCO a ajouté à sa liste du patrimoine mondial en 1999) y est justement célèbre. On y admire ces drôles de montagnes carrées (les mogotes) qui créent un décor insolite surgissant d’une végétation luxuriante. La présence des arbres fruitiers donne l'occasion aux cyclistes de s'arrêter à l'un des kiosques rudimentaires au bord de la route, où l’on sert des fruits et des jus d'une fraîcheur absolue. Pinar del Rio est aussi la région où l'on produit les meilleurs cigares de la planète. Cet univers complexe et raffiné nous sera d'ailleurs raconté avec passion par notre guide cubain.

Un voyage à Cuba en cyclotourisme est judicieusement entrecoupé par deux haltes à la plage (à Cayo Jutias et à la superbe île de Cayo Levisa). Ajoutez l'intéressante visite d'une grotte (Cueva del Indio), un arrêt (facultatif) à la curieuse murale « préhistorique » (Mural de la Prehistoria) et un arrêt obligé à une boutique de cigares (les cigares y sont « authentiques » et les prix à l'avenant!). Autant de variations bienvenues dans un voyage consacré au vélo. Il serait injuste, au chapitre des attractions, de ne pas mentionner le site exceptionnel de l'hôtel, à Vinales (véritable camp de base) : la vue sur les mogotes, que précèdent les couleurs vives et changeantes des champs, est d'une beauté saisissante.
 
Le plaisir consiste toutefois à sillonner le pays avec les mêmes armes que les Cubains (le vélo) et à adapter du coup le rythme de sa visite à celle des habitants. C'est la meilleure des cartes d'entrée.

Conseils : Soyez autonome à vélo, les boutiques sont rares! Vous avez de vieilles pièces? Apportez-les. Les Cubains en feront bon usage. Apportez aussi une « petite laine », le temps peut être frais. Si vous le pouvez, prolongez le séjour à La Havane, idéalement en logeant dans une casa particular. La ville vaut vraiment la peine qu'on s'y attarde un ou deux jours supplémentaires.

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