Parc national du lac Témiscouata : pour l’amour de la nature
Le parc national du lac Témiscouata a été créé en 2009, mais n’ouvrira officiellement ses portes que l’année prochaine. Il est pourtant déjà possible d’y randonner en toute intimité sur ses sentiers qui empruntent en partie le somptueux Sentier national du Bas-Saint-Laurent. Un privilège alléchant avant l’ouverture en grande pompe qui amènera son flot de randonneurs.
Contreforts occidentaux des Chic-Chocs, les monts Notre-Dame sont constitués de petits massifs montagneux entrecoupés d’imposantes vallées glacières comme la Matapédia et la vallée du lac Témiscouata. C’est le potentiel naturel et préservé de cette dernière qui a séduit Grey Owl, un écrivain légendaire des années 1930, père de l’écologie moderne. De son vrai nom Archibald Belaney, ce trappeur aux allures d’Amérindien était en fait un Britannique qui a voué toute sa vie à la préservation de la nature. Après qu’un ami lui ait vanté la beauté, encore inexploitée, du lac Témiscouata, il a bourlingué de l’Ontario jusqu’au Bas-Saint-Laurent dans le but d’y établir un sanctuaire pour castors, presque tous exterminés à cette époque par la traite des fourrures. Il a donc parcouru en canot le lac Témiscouata, long de 39 km, puis remonté la rivière Touladi. Au bord du lac au Foin, commença alors pour lui et sa femme amérindienne une retraite de trois années consacrée à la préservation des castors et à l’écriture de ses livres, préceptes de la biodiversité et de la protection de l’environnement.
Si le personnage de Grey Owl est si important de nos jours pour l’équipe de la Sépaq qui gère depuis 2009 le territoire du parc du lac Témiscouata, c’est parce qu’il incarne le combat perpétuel pour la préservation des espèces et des espaces naturels. « Nous avons tous lu, mes collègues et moi, le roman de Grey Owl intitulé Un homme et des bêtes, raconte Johanne Marchesseault de l’équipe de conservation du parc. Il y décrit son parcours le long de la rivière Touladi pendant les trois ans qu’il a passés sur le territoire entre 1928 et 1931. On imagine dans ses lignes à quoi ressemblaient les espaces naturels de l’époque comparés à ce qu’ils sont aujourd’hui. Beaucoup de coupes forestières ont été menées ces 50 dernières années, mais nous avons désormais à cœur de protéger la faune et la flore. Avec la création du parc, ce sont déjà 45 % des rives du lac Témiscouata qui sont protégées. » Grey Owl est devenu, à la suite de son passage dans la région, un porte-parole du réseau des parcs nationaux du Canada. Même disparu, il tient plus que jamais son rôle d’ambassadeur de la nature dans le Bas-Saint-Laurent.
Sur le terrain, la Sépaq est encore en plein travaux d’aménagement du parc. Son inauguration, d’abord prévue en 2012, a été reportée d’une année à la suite des pluies diluviennes du printemps dernier qui ont retardé les opérations. En attendant, plusieurs tronçons du Sentier national du Bas-Saint-Laurent sont toujours accessibles et rendent possible la découverte du territoire du parc en randonnée pédestre. Au total, quatre tronçons (de 10 à 16 km), parmi les 12 que compte le Sentier national, traversent en totalité ou en partie le parc du nord au sud :
- Le sentier des Cascades Sutherland (9,4 km) qui longe la rivière du même nom jusqu’à ses majestueuses chutes. Sûrement l’un des plus beaux passages du Sentier national dans le Bas-Saint-Laurent.
- Le sentier de la Montagne-à-Fourneau (9,6 km), ce tronçon montagneux mène jusqu’au belvédère et à un panorama en altitude sur le lac Témiscouata.Le sentier de la rivière Touladi (5,8 km totalement dans le parc) où erre encore l’esprit de Grey Owl.
- Le sentier de la rivière Touladi (5,8 km totalement dans le parc) où erre encore l’esprit de Grey Owl.
- Et enfin, le sentier de la Grande Baie (14,3 km) qui emprunte des terrains privés avant de revenir dans le parc par la baie du secteur sud Le Montagnais.
Superficie du parc : 176,5 km²
Accès : l’accès à ces quatre tronçons est soumis à la tarification en vigueur dans les parcs de la Sépaq (5,50 $). Pour l’année qui vient, des ajustements de parcours vont modifier le tracé des sentiers. Compte tenu des travaux en cours dans le parc, il vaut mieux communiquer avec le bureau administratif pour s’informer sur l’accès aux tronçons qui pourraient être temporairement fermés pour des raisons de sécurité et d’accessibilité.
Hébergement : les deux refuges situés sur le territoire du parc, appartenant auparavant au Sentier national, vont être déplacés et seront donc fermés jusqu’à l’ouverture officielle du parc en 2013. Toutefois, des chalets dans le secteur Le Montagnais sont déjà en activité et plusieurs campings ouvriront très vite leurs emplacements aux visiteurs.
Informations : 418 855-5508 • sepaq.com/pq/tem