Descendre la rivière Rouge en planche à pagaie
Aussi sportive que contemplative, la pratique de la planche à pagaie peut aussi se révéler vraiment grisante lorsqu'on se retrouve face aux rapides de classes I et II d'une belle rivière de l'Outaouais. Retour sur une expérience rafraichissante sous les belles couleurs d'automne.
À genou sur ma planche, je me cramponne aussi fort que je peux à ma rame. Vues d'où je me trouve, au niveau de l'eau, les rapides ressemblent à une crinière de cheval blanc en furie. "Pagaie, pagaie fort !", me crie Ricky, notre instructeur d'ABV Kayak. Je me rappelle ses conseils prodigués il y a quelques heures à peine, lorsque nous étions encore bien en sécurité sur la berge colorée de la rivière Rouge : "Quand on est dans un rapide, c'est notre rame plantée dans l'eau qui nous donne notre stabilité. Alors, il faut faire en sorte de pagayer sans s'arrêter pour être le moins possible en déséquilibre." Un conseil que j'avais déjà entendu lors d'un stage de kayak de rivière.
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La mini chute du rapide se passe étonnamment en douceur, ma planche se laissant docilement glisser sur le courant. Au moment où je détends mon corps crispé et ose jeter un coup d'oeil en arrière, sur les "chevaux sauvages" que je viens de passer, l'équilibre me fait défaut et je tombe à l'eau sur le dos (comme nous l'a bien appris Ricky) dans un éclat de fous rires de mes compagnons de descente. Un rafraichissement divin dans une eau à plus de 20 degrés en ce mois de septembre caniculaire.
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La section "école" de la rivière Rouge, située près de Grenville-sur-la-Rouge, à moins d'une heure trente de Montréal, constitue une belle descente de 8 km avec trois passages de rapides et quelques courts portages. Une initiation idéale pour les apprentis planchistes.
Sur les rapides suivants, de classe I, même appréhension passagère rapidement effacée par l'adrénaline. Plus loin, lors d'un portage le long de rapides de classe III, Ricky nous propose une démonstration debout... qui se termine dans l'eau. Comme quoi, même les pros peuvent se faire désarçonner.
Il n'est pas nécessaire d'avoir déjà pratiqué le SUP sur un lac pour s'attaquer à une descente de rivière. L'apprentissage se fait progressivement, d'abord sur un tronçon calme de la rivière, puis à contre-courant pour maîtriser les manoeuvres et les déplacements, et enfin dans les rapides. Sur les 8 km de descente, beaucoup de passages tranquilles permettent de peaufiner les techniques et, surtout, de profiter du paysage magnifique de la Rouge en automne.
Il est possible de partir en autonomie avec son propre équipement ou en louant une planche et les accessoires adéquats (veste de flottaison, casque et cordon de sécurité -la leash) chez ABV Kayak, situé en face de la rivière. Leurs guides proposent également des initiations ou des sessions de perfectionnement sur-mesure ou en groupe. Il est aussi possible de camper sur place.
L'auteur était l'invitée d'ABV Kayak lors d'un événement Beside.