5 bonnes raisons de participer au Raid international Gaspésie
En septembre, le RIG en sera à sa quatrième édition. Depuis ses débuts, notre collaborateur (et son comparse de l’Équipe Espaces) a pris part à chacun de ces raids multisports. Voici les leçons qu’il en a tirées… et cinq bonnes raisons de participer.
« Entraîne-toi à courir les pieds mouillés! »
Voilà le premier conseil qui m’est venu à l’esprit, en discutant avec un ami qui songeait à participer au Raid international Gaspésie (RIG). Car presque aussitôt le départ donné, on traverse une rivière ou un lac, ou alors on longe la côte, les pieds dans l’eau. Mieux vaut donc faire quelques entraînements dans la flotte pour choisir la combinaison adéquate de chaussettes et de souliers, et éviter les ampoules.
En trois années de participation au RIG, j’ai appris deux ou trois trucs, et certainement bien plus que l’art d’être bien chaussé. Voici donc quelques conseils à suivre pour survivre à cet événement de haut calibre, mais aussi plusieurs bonnes raisons d’y participer.
1. On apprend à ne pas se laisser intimider
De prime abord, 300 kilomètres de course dans un décor sauvage, c’est rude. Mais il y a pire : vous devez aussi vous orienter avec cartes et boussole à la main à travers un vaste territoire, et une simple erreur peut vous valoir un sérieux retard.
Ceci semble déjà angoissant, mais il n’y a pas que le parcours qui peut être alarmant. Il y a aussi une pléthore d’athlètes de haut niveau qui affichent leurs nombreux commanditaires : des champions de course d’aventure, des triathloniens d’Ironman, des cyclistes professionnels, des ultramarathoniens, des coureurs de coupe du monde en vélo de montagne... Ils proviennent des quatre coins de la planète. Vous avez dit « intimidant »?
Lorsque nous nous sommes présentés à la première édition du RIG, notre équipe comptait un gars de rivière et un joueur de hockey, et elle était loin de faire le poids devant cet arsenal d’athlètes. En fait, le poids était la seule chose que nous avions de plus que ces sportifs au corps qui fend le vent et au VO2 max si élevé que respirer doit être optionnel pour eux.
Mais c’est précisément ça qui me motivait. Je ne voulais pas me concentrer sur des craintes possibles ou imaginaires, mais plutôt sur le défi lui-même. C’était l’occasion rêvée de me dépasser et de savoir ce que j’avais dans le ventre.
Durant ce premier raid, nous n’étions pas à l’affût des meilleures équipes, nous cherchions surtout les rares équipes plus lentes que la nôtre, afin de nous donner un peu d’assurance. Lorsque nous les croisions, nous demandions aux organisateurs : « Est-ce que nous sommes derniers? »
– Non.
– Ouais! On est vraiment forts!
Malgré notre manque d’expérience, mon partenaire Dominic et moi avons effectué ce RIG avec entrain et une seule idée en tête : y revenir. Et ce, même si les athlètes d’élite sont fichtrement plus rapides que nous, même après trois ans. Mais c’est beau de les voir aller, et ça me motive à m’entraîner davantage.
Ces courses m’ont aussi permis de me mesurer à Lyne Bessette… et de constater que ma taille fait dix centimètres de plus que la sienne.
2. C’est motivant pour s’entraîner
Je ne vous cacherai pas que je cours et que je roule bien plus que monsieur et madame Tout-le-Monde. Avant de m’inscrire au RIG, mes deux principales motivations étaient de pouvoir me consacrer à mes sports de plein air sans trop me fatiguer… et repousser la bedaine de la quarantaine.
Je ne m’étais pas réellement entraîné pour quoi que ce soit de précis. J’avais participé à des courses en sentiers ou à obstacles, mais la course était mon moyen de transport pour me rendre au travail. Étant un gars de bois, les marathons ou les triathlons ne m’ont jamais interpellé, puisque l’idée de courir sur du bitume m’ennuie.
Mon inscription au RIG a été un véritable coup de pied déclencheur. Je devais m’entraîner très sérieusement à courir, à rouler et à pagayer. Car croyez-moi, faire un raid sans entraînement, c’est prendre part à un opulent festin de souffrances.
J’ai enfin découvert une course qui me captive et stimule ma fibre d’aventurier. Le simple désir de participer à une prochaine édition me motive à rester plus longtemps sur ma selle de vélo, à grimper davantage de montagnes et à fouler plusieurs kilomètres en forêt.
3. Ça crée des liens
Certains mariages ne survivraient pas à l’engagement exigé entre équipiers. Les règlements ne permettent pas d’être éloignés l’un de l’autre de plus de quinze mètres. Seuls un abandon ou l’arrivée (ou la mort!) peuvent nous séparer.
Dans de telles circonstances, je préfère courir avec un partenaire qui sait rigoler et qui ne se prend pas trop au sérieux, comme mon ami et collègue de travail Dominic Guérin, sinon les journées risqueraient d’être longues.
Lors de l’édition du RIG 2016, nous sommes sortis du parc des éoliennes dix kilomètres plus loin que notre destination prévue. J’avais choisi le mauvais virage dans ce labyrinthe de routes et nous nous sommes retrouvés dans un village qui ne figurait même pas sur nos cartes. On a éclaté de rire lorsqu’un sympathique Gaspésien nous a répondu :
– Z’êtes pas pantoute au bon endroit!
Dominic riait encore en grimpant les kilomètres qui nous séparaient de notre réel itinéraire. Il chantonnait sans cesse : « Z’êtes pas pantoute au bon endroit! »
D’ailleurs, au cours de cette journée, nous avions eu notre lot de crevaisons qui nous avaient retardés considérablement. Le soleil s’était planqué lorsque, à la lampe frontale, comme deux crabes, nous avons longé six kilomètres de falaises sur le littoral, tout en nous faisant frapper par les vagues d’une marée montante. Des fêtards au bar de la marina nous ont accueillis avec une rasade de rhum pour nous encourager, avant que nous disparaissions sur nos vélos, pour rouler dans l’obscurité vers nos derniers points de contrôle.
En trois années de participation, nous n’avions jamais eu autant d’ennuis en une seule journée. Notre arrivée au campement était si tardive que nous sommes restés silencieux pour ne pas réveiller les équipes. Je crois que nous étions plus près du départ du lendemain que des avant-derniers de la journée. Malgré cela, nous nous sommes marrés jusqu’au bout!
4. C’est fort amusant
Qu’y a-t-il donc d’amusant à parcourir des centaines de kilomètres rapidement et pendant plus de trois jours, sous un soleil de plomb ou 70 millimètres de pluie, la plupart du temps au bord de l’hypothermie? Eh bien tout!
Pour un sportif amoureux de plein air, je ne crois pas qu’il existe une course plus excitante qu’un raid d’aventure. Parce que c’est justement ça, une aventure, une vraie, avec toutes sortes de rebondissements.
Le plaisir ne vient pas uniquement d’avoir réussi
le parcours, mais aussi d’avoir surmonté les complications et les pépins qui surviendront
— croyez-moi — lors d’une telle péripétie. On ne doit pas seulement se fier à
nos habiletés physiques, mais aussi à notre capacité d’analyse. Tirer de bons
azimuts et choisir une stratégie réfléchie pour gagner certains points de
contrôle sont des facteurs qui déterminent si la journée sera réussie ou non.
De plus, la Gaspésie est farouchement séduisante
et recèle de nombreux joyaux cachés qu’on ne peut découvrir qu’en sillonnant l’arrière-pays
de la baie des Chaleurs. Et encore, il n’y a pas que la baie qui est
chaleureuse, l’accueil des Gaspésiens l’est tout autant.
Non seulement on se fait acclamer comme des vedettes par les habitants, mais au RIG 2015, des policiers à bord de leur autopatrouille, gyrophares allumés, ont ralenti près de notre équipe pour nous encourager de vive voix avec… leur haut-parleur. Un vrai réconfort lors de cette froide journée pluvieuse!
5. C’est inspirant
Dominic et moi sommes profs, et nous voulions partager notre expérience avec nos élèves. Nous avons donc commencé à les inciter à s’entraîner avec nous, dès le retour de notre premier raid. Chaque midi devenait une séance de course ou de spinning.
Nos élèves ont participé à différentes courses dans notre région, ainsi qu’à un miniraid fait maison. Deux élèves que nous avions entraînés pendant un an nous ont même accompagnés au RIG 2015, pour le 300 km, qu’ils ont réussi dans sa totalité, avec brio. Devant un tel défi, leur sourire à la ligne d’arrivée était encore plus significatif que leur exploit. Une expérience de vie qu’ils ne sont pas prêts d’oublier — et leurs profs non plus.
Lors de nos entraînements avec nos élèves, nous avons réalisé que plusieurs d’entre eux ne possédaient pas de vélo, ou alors que leur vélo était en bien mauvais état. Nous avons donc eu l’idée de souscrire à différents programmes de bourses éducatives, et nous avons récolté au total 26 500 $. Nous avons donc créé un atelier de mécanique de vélos digne des meilleures boutiques; aujourd’hui, nous offrons à nos élèves une formation semi-spécialisée de préposé à la réparation de vélos.
Comme quoi courir les pieds mouillés, ça donne parfois des idées…
Le RIG en bref
Le Raid international Gaspésie est un raid d’aventure multisports qui se déroule par étapes sur quatre journées. La course compte un départ et une arrivée par jour, et elle s’effectue à l’aide de cartes et d’une boussole.
Tout au long du parcours, les équipes doivent trouver des points de contrôle — et y faire poinçonner leur passeport — en suivant les descriptions du carnet de route. Si elles manquent l’un de ces points de contrôle, elles reçoivent une pénalité sur le temps total de course.
Les participants sont tenus de prévoir une équipe de soutien pour les assister dans les transitions et leur fournir notamment nourriture et boissons. C’est lors de ces transitions que les concurrents passent du vélo au canot et à la course à pied, car le raid comporte des sections de nage, de trekking et de vélo de montagne, mais aussi du canot de mer, de lac ou de rivière, ainsi que des activités de corde (tyrolienne, escalade, rappel, pont suspendu, etc.).
Le Raid international Gaspésie fait partie du Outdoor Race World Tour,un circuit unique de plusieurs courses d’aventure (outdoorraceworldtour.com). La prochaine édition se déroulera du 7 au 10 septembre 2017, et une épreuve de 150 km est également proposée.
Info et inscription : raidinternationalgaspesie.com
Dormir bien raid
Durant le RIG, les concurrents campent sur les sites assignés par l’organisationet ils doivent prévoir leurs repas. Pour toute information relative à l’hébergement avant et après l’événement, consultez le site de Tourisme Gaspésie.
gaspesiejetaime.com
Raids d’un jour pour se faire les dents
Au Québec, on trouve plusieurs raids d’aventure d’une journée. En voici trois à considérer :
Raid Pulse (Outaouais)
raidpulse.com
Raid Azimut (Vallée Bras-du-Nord, Québec)
raidazimut.com
Raid Manicouagan (Côte-Nord)
raidmanicouagan.ca