Vélo de route, vélo des bois
Qu’on le parcoure sur ses routes pavées ou en forêt par ses sentiers, le Québec se prête fabuleusement aux sorties en vélo. Voici 10 suggestions pour tâter du bitume ou avaler de la poussière, dans un rayon près de chez vous.
Sur la route
Charlevoix : à la hauteur de sa réputation
Avec une topographie intimidante – on raconte que le Grand Prix cycliste de Charlevoix est l’épreuve la plus redoutée des coureurs élites au Québec! –, cette région bucolique recèle des circuits asphaltés pour intermédiaires, voire pour néophytes (Isle-aux-Coudres, vallées de la rivière du Gouffre et de la rivière Malbaie). Cela dit, les amateurs d’itinéraires « côteux » y trouveront des défis à la mesure de leurs ambitions. Bon an mal an, les deux parcours proposés par les Grands Rendez-vous cyclistes de Charlevoix (80 km et 120 km) pour l’étape du Routier, quatrième et ultime moment du Grand Prix, constituent d’excellentes sources d’inspiration. Différents d’une édition à l'autre, ces parcours sont échafaudés avec des segments de rangs et de routes provinciales agencés pour procurer de délicieux supplices!
Abitibi-Témiscamingue : parcours à la carte
Avec un réseau routier peu fréquenté et des accotements quasi omniprésents, cette région regorge d’itinéraires pour de belles boucles à vélo. Un bon plan : partir de Rouyn-Noranda sur l’accotement de la route 101 jusqu’à la 393, pour gagner La Sarre, à quelque 85 km de là.
Après une pause ou une nuitée, on rebrousse chemin pour s’engager aussitôt sur la 111 jusqu’à Amos, une centaine de kilomètres au sud-est, et retrouver l’accotement de la Route verte 2 à Taschereau. À partir d’Amos, on peut poursuivre vers le sud, toujours sur la Route verte, qui emprunte ici la 109, jusqu’à Rivière-Héva. Arrivé sur la 117, on met le cap vers l’ouest, en direction de Rouyn, pour compléter cette boucle de 285 km.
Pour un sympathique petit 100 km, toujours depuis Rouyn-Noranda, on met le cap vers D’Alembert, où on bifurque vers Saint-Joseph-de-Cléricy, puis on poursuit en direction sud-est sur la route de Mont-Brun, d’où on bifurque sur la 117 Ouest pour regagner Rouyn.
Beauce-Etchemins : des itinéraires vallonnés
La région de Chaudière-Appalaches compte son lot de circuits stimulants qui invitent au dépassement. Sa partie méridionale, tout aussi cyclophile, gagne à être pédalée, notamment sur les routes de campagne cernant le lac Etchemin. On entre ainsi, entre rangs et villages, vers les coulisses du Massif du Sud. Tout aussi spectaculaires, d’autres parcours explorent les vallons, à l’ouest de la rivière Chaudière, jusqu’à la région minière de Thetford Mines.
Côte-Nord, Bas-Saint-Laurent, Gaspésie : pour cyclo-croisiéristes
Deux rives, trois régions, quatre traversiers, 400 bornes de bitume et des tonnes d'effluves salines. En installant son camp de base entre Tadoussac et Godbout (Côte-Nord) ou entre Matane et Trois-Pistoles (Gaspésie et Bas-Saint-Laurent), on peut se concocter plusieurs boucles d’une ou de plusieurs journées sur l’un des nombreux itinéraires cyclables – Véloroute des baleines, Route des navigateurs – d’un côté comme de l’autre du fleuve, grâce à un ingénieux service de traversiers (Les Escoumins – Trois-Pistoles, Forestville-Rimouski, Baie-Comeau-Matane et Godbout-Matane). On peut alors se composer de véritables croisières vélocipédiques de part et d’autre de l’estuaire, pour prendre l’air du large en toute sérénité.
Saguenay – Lac-Saint-Jean : du combiné créatif
Ici, quand on pense vélo, on pense tout de suite à la Véloroute des bleuets, ce parcours désormais fort populaire de 256 km. Les amateurs de relief et de hors-piste aimeront de leur côté un autre itinéraire, plus sauvage, qui sert de piste d’entraînement à plusieurs cyclistes de la région. Puisque les services sont inexistants sur près de 150 km, mieux vaut l’emprunter avec au moins une autre personne, question de parer à toute éventualité.
Départ de Chicoutimi, direction sud sur l’accotement de la 175, pour rejoindre la Réserve faunique des Laurentides et se hisser jusqu'à l’intersection de la 169. De là, on change diamétralement de cap pour filer jusqu’à Hébertville, où l’offre d’hébergement est généreuse. En ajoutant 50 bornes à ce parcours exigeant, on peut revenir à Saguenay, au point de départ, en empruntant le tronçon de la Véloroute des bleuets.
En sentier
Vallée Bras-du-Nord, Saint-Raymond-de-Portneuf : une longueur d’avance
Né du labeur d’une coopérative de solidarité qui sert désormais de modèle du genre, ce réseau de sentiers de près de 80 km s’agrippe au relief accidenté des vallées des rivières Sainte-Anne et Neilson, joyaux du massif laurentien. Le secteur de l’accueil Shanahan est particulièrement grisant, tant pour les débutants que pour les plus chevronnés : le Boulevard à Gérald (3,5 km) et le Sentier Delaney (4,2 km), avec leurs faibles dénivelés, conviendront aux premiers; La Neilson (10,2 km) et La Grande Ourse (6 km), plus techniques, plairont aux seconds. Entre les deux, les sentiers Beurre d’érable (5,1 km) et Sucre d’orge (2 km) sont tout aussi savoureux.
Circuits Frontières, East Hereford : esprit montagnard
Pas étonnant que Cyclisme Canada ait retenu le site de Circuits Frontières pour les Championnats canadiens de vélo de montagne (XCM) de 2016! Ce paradis du simple trace s’immisce sur les flancs du mont Hereford, aux confins du Québec, du Vermont et du New Hampshire, avec une quarantaine de kilomètres exceptionnels.
La montagne appalachienne, truffée de ponts, rampes, bosses et courbes inclinées, recèle des sentiers hypnotiques, tels ceux de la Bobine (6 km), de l’Aiguille (3 km) et de la Ficelle (2 km). La magie de ce domaine sylvestre, dont plusieurs pistes sont affichées sur le site « mtbproject.com », opère toujours. Puisque tous les sentiers sont fermés durant la saison de la chasse, il faudra s'abstenir de s’y rendre cet automne du 26 septembre au 14 octobre, et du 29 octobre au 13 novembre inclusivement.
Centre de vélo de montagne Vélo2max, Saint-Félicien : L’autre Mecque
Ah, le plaisir de sentir ses crampons bécoter le faciès précambrien du Bouclier canadien! À Saint-Félicien, alias Santa Fé, sorte de Moab nordique avec son granit « slick rock », ce fantasme devient réalité! Là-haut, à rouler sur les Crans (7 km) et la Chouape (0,6 km), on ne touche plus terre, on décolle! Et dire qu'il s’en trouve pour prendre l’avion et aller chercher dans des contrées lointaines la sensation de pédaler sur la Haute Amazone (1,5 km), le Ricochet (3 km), les bleuets et le nectar de la Chouape en moins! Santa-Fé rocks!
Sentiers du Moulin, Lac-Beauport : Vallée enchantée
Dans une vallée presque secrète, sise au nord de Lac-Beauport et du mont Tourbillon, les Sentiers du moulin proposent aux amateurs de vélo de montagne de tout acabit une diversité inouïe de parcours simple trace. Dans ce réseau compact d’une trentaine de bornes, on trouve des sentiers aménagés mécaniquement pour les débutants jusqu'aux tracés Enduro, plus techniques et vertigineux. Bosses, rouleaux, sauts, passerelles, dalles et lacets aux virages inclinés pullulent dans les sentiers accessibles. La multitude de services offerts sur le site, de la location de bécanes au site de camping ou au refuge, est un prétexte de plus pour faire durer le plaisir de gravir, descendre et tournoyer durant plusieurs jours.
Mont-Tremblant : l’art de se renouveler
Voilà un site qui n’a plus besoin de présentation, mais qui gagne à être redécouvert, surtout depuis la formidable refonte de son réseau de sentiers de vélo de montagne dernier cri. Même qu’un véritable chantier est toujours en cours! Le secteur de la vallée de la Diable épate, avec des tracés d’une remarquable fluidité qui enivrent solide, comme les Chouette Nord et Sud (4,4 km), la Lynx (3,4 km), la Deer Mountain (0,5 km) et... la Diable (2,4 km)! La Cachée, dans sa nouvelle mouture, devrait être inaugurée au moment où vous lirez ces lignes.
