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Globe-trotter en Italie : Rando, vino et gelato

Le pays de la dolce vita séduit d’emblée l’amateur de plein air. En vélo dans les collines vinifères et les villages médiévaux de la Toscane, à pied au Cinque Terre ou dans les alpages du Gran Paradiso, la vraie nature de l’Italie se révèle savoureuse, comme un gelato au cioccolato.

Sous le soleil de Toscane 

À deux heures trente de route de voiture depuis Rome, où j’ai atterri, on accède à Gaiole in Chianti, un petit village toscan authentique (et peu touristique!), où nous logeons dans une superbe villa, comme dans les films. Le domaine est luxuriant, avec des vignes partout et des vignerons pour voisins.

Trois premiers constats s’imposent : le Chianti est le paradis du vélo, du vino et du gelato, cette glace italienne artisanale qui vaut à elle seule le voyage!

Les routes en lacets de cette région qui s’étend de Florence à Sienne sur les collines centrales de la Toscane, se parcourent agréablement en vélo et sont ponctuées par des montées et des descentes frénétiques et enivrantes. Le bitume est comme du velours sous les pneus. Il conduit presque par magie à Vertine, Radda in Chianti, Castellina in Chianti, Greve in Chianti ou Sienne : des villages typiques qui sont accessibles en une journée ou deux. On peut donc faire l’aller-retour ou trouver refuge assez facilement dans un camping, une auberge, un gîte, ou un hôtel, au gré des coups de pédales et de sa forme. Et on profite de chaque arrêt pour faire le plein de gelato, de bruschettas, de pizzas, de pasta, déguster un limoncello ou un vino rosso… directement au château!

Contrairement à celle du Québec, la culture du cyclisme est ici bien développée : les automobilistes sont très respectueux. La fin de semaine, il faut voir les longues files de véhicules patienter derrière des cohortes de cyclotouristes ou des groupes qui s’entraînent sans craindre pour leur vie, ni de se faire engueuler. Partout autour, des paysages dignes de cartes postales, des oliviers, des vignes, des figuiers et des pêchers. Le tout, marqué par les rencontres avec des vignerons et des villageois accueillants, qui se montrent généreux et loquaces quand on les aborde en baragouinant un peu d’italien. Alors que nous reprenons la voiture pour la Ligurie, je me promets de revenir ici, un jour, afin de parcourir toute la Toscane en cyclotourisme. Sans conteste le moyen de transport qui s’adapte le mieux au rythme de vie qui prévaut ici, cristallisé par la formulation italienne ladolce vita.

Crédit: Louis St-Jean

Le Cinque Terre : la vita è bella

À environ 250 kilomètres au nord-ouest de Gaiole in Chianti, le parc national Cinque Terre (inscrit comme réserve mondiale de la biosphère de l’UNESCO) tire son nom des cinq étonnants villages flanqués à flanc de falaise qui le compose. Riomaggiore, Manarola, Corniglia, Vernazza et Monterosso al Mare sont les perles qui fixent ce coin de pays dans un écrin bucolique, quasi surréaliste, lové entre une mer Méditerranée couleur cobalt et des montagnes vinifères. On s’y aventure comme dans un film de Fellini, tant les paysages y sont grandioses. L’atmosphère qui y règne est tantôt douce, tantôt survoltée. Dans un premier temps, ce sont les collines verdoyantes, parcourues de vignes cultivées en terrasses, qui dépaysent. Puis, quand on marche vers la mer, les maisons colorées des villages vous enchantent. La rumeur des discussions entre pêcheurs, marchands, habitants et enfants monte comme une mélopée.

Sis entre Levanto et la Spezia, le Cinque Terre est une région isolée, ce qui explique qu’elle ait conservé son caractère pittoresque. Les activités traditionnelles comme la culture de la vigne, des oliviers et la pêche, ajoutent au charme suranné des lieux. Les voitures étant proscrites dans les villages, la randonnée pédestre est reine. Le Sentiero Azzurro (accessible à tous les marcheurs) longe la mer, comme suspendu sur les falaises. Il relie, en cinq heures (12 km), les cinq villages entre eux. Il est possible d’effectuer le parcours  en une journée tout en prenant le temps de plonger dans une crique turquoise, de faire un somme sur une plage de galets et de savourer la spécificité de ces cinq joyaux. De Riomaggiore à Monterosso al Mare, les points de vues mirifiques se multiplient. La randonnée est remarquable; aux passages parmi les oliviers, les cactus et les vignes, se succède le spectacle de Vernazza (membre des plus beaux villages d’Italie) où s’agglutinent dans une anse rocheuse des édifices enjolivés de coloris pastel. Rendu à Monterosso al Mare, il fait bon nager dans la Méditerranée et prendre un limoncello – une liqueur de citron – sur la seule plage de sable blanc de la région, également riche en vergers de citronniers. Un village… rafraîchissant!

Kayak de mer et randonnées pédestres : une incursion dans le Cinque Terre rime nécessairement avec plein air. Un trésor à découvrir avant qu’il ne devienne encore plus populaire!

Le parc national du Gran Paradiso : magnifico! 

Crédit: Louis St-Jean

Difficile à croire : je pensais déjà y être, mais je quitte le Cinque Terre pour arriver au paradis! Plus précisément, au parc national du Gran Paradiso. Créé en 1922 sous l’égide de Vittorio Emmanuele II, ce parc rassemble cinq vallées au sud du mont Blanc, dont trois en vallée d’Aoste et deux dans le Piémont. Reconnu comme l’un des plus extraordinaires parcs d’Europe, il s’avère le doyen des 22 parcs nationaux d’Italie. Les possibilités de randonnées ne manquent pas puisqu’il s‘étend sur un vaste territoire de 450 kilomètres carrés. Depuis Cogne ou le Valnontey, des sites de villégiature exceptionnels avec vue sur le mont Gran Paradiso (à 4061 mètres, il constitue le seul sommet de plus de 4000 mètres purement italien), il est possible de rejoindre des dizaines de sentiers, puis de revenir le soir, afin de profiter du luxe et de la gastronomie de ces villages alpins. Après une randonnée de huit heures sous la pluie sur le mont Bivacco Money (près de 3000 mètres), j’ai rarement connu quelque chose de plus réconfortant que la cioccolata : un breuvage sirupeux et richement chocolaté qui n’a rien à voir avec le Quick! Une autre belle façon de découvrir le parc est de solliciter les services d’un guide de haute montagne, et de grimper le Gran Paradiso. Fin septembre, aucun guide ne voulait cependant nous y conduire. La saison idéale : l’été. Cela dit, la randonnée sur le Bivacco nous a mis l’eau à la bouche! La flore est riche et diversifiée. La faune, omniprésente. Au détour d’un sentier, j’ai même pu assister à un duel entre deux bouquetins musclés, qui luttaient pour les bonnes grâces d’une jolie femelle. Un moment privilégié.

Au rythme des pas ou des coups de pédales, l’Italie s’avère une destination de plein air par excellence. Nature luxuriante, défis stimulants, rencontres charmantes, vins divins et soleil à profusion. On s’en retourne avec une seule certitude : celle de devoir y revenir, parce que la vita y est décidément molto bella

Guide de départ 

Quand : idéalement, au printemps, fin août ou début septembre, pour éviter la chaleur extrême et les hardes de touristes. Dans les Alpes, à la fin septembre, nous n’avons croisé que quelques randonneurs. Pour l’ascension du Gran Paradiso, allez-y avant le 15 septembre. Après, les refuges sont fermés et les guides… ne guident plus!

Comment : avec un passeport valide, vous entrez partout. Il est nécessaire de le montrer pour loger dans les hôtels, auberges, et autres.

Moyen de transport : en voiture, vous pourrez vous payer un road trip extraordinaire, et passer, en quelques heures, de la Toscane à la Ligurie, puis de la Ligurie aux Alpes, et de 30 à 15 degrés en quelques centaines de kilomètres. Évidemment, le réseau ferroviaire s’avère ici d’une grande efficacité, et permet parfois de voyager à moindre coût, selon les lignes choisies.

Budget : Compter environ 1200 $ pour le billet d’avion. Voiture : 1200 $ pour trois semaines. Louer une villa, un appartement, ou dormir en camping (ils sont nombreux) s’avère beaucoup moins coûteux que de loger en hôtel. Pour 600 euros, nous avions une villa en Toscane qui pouvait loger facilement huit personnes pendant une semaine. Il est alors possible de manger pour le même prix qu’au Québec, quand on fait l’épicerie et qu’on cuisine. Sur le pouce, dans les boulangeries, les pizzerias, on dîne facilement avec six euros.

Argent : l’Euro. On peut retirer directement dans les guichets avec une carte de débit.

Livres : Cycling Italy, Lonely Planet, 2003, 388 p. Guide cyclotouristique du Chianti, Fabio Masoti, Éd. Nuova Immagine, disponible à l’Office du tourisme de Sienne ou à l’association du parc cycliste du Chianti. Italie du Nord, Guide du Routard, 2006, 540 p., Toscane et Ombrie, Guide du Routard, 2006, 500 p.

Cartes routières : atlas routier et touristique Michelin de l’Italie, 2006.

Pour les randonnées dans les parcs italiens, coûts, cartes, guides, itinéraires : www.parks.it

L’Italie en général : www.italiantourism.com

Le Cinq Terre : www.parconazionale5terre.it

Routes des vins en Toscane : www.terreditoscana.regione.toscana.it/stradedelvino/fra/index-fra.html.

 

Souvenirs de voyage

Le meilleur : Le gelato italien est un régal sans égal. J’ai dû en acheter pour quelques centaines d’euros!

Le pire : Payer pour aller aux toilettes et pour prendre l’autoroute! Ça finit par coûter cher…

Le plus bizarre : J’ai surpris un jeune vigneron, au petit matin, qui déballait son déjeuner. Au menu : de la pizza! C’est pas de la rigolade, les Italiens en mangent matin, midi et soir!

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