Plage en plein cœur de Québec : des remous autour du projet
En avril dernier, le projet d’une énième plage au centre-ville de Québec prenait forme. À moins de 230 jours avant les festivités du 400e anniversaire, qu’en est-il exactement? La réalisation du « parc-plage Jacques Amyot » représente un défi de taille… et le sujet crée des remous.
Léonce Naud, président de la Société des gens de baignade de Québec, rappelle que le gouvernement fédéral et la Ville de Québec ont avancé un tel projet par deux fois depuis le début des années 80. Estimé à 30 millions de dollars, le concept d’une plage urbaine, qui donnerait l’accès gratuit aux berges en utilisant une partie du bassin Louise, jouit d’une localisation idéale : en bordure de la piste cyclable du littoral, au cœur du quartier historique, à deux pas du Marché du Vieux-Port et de l’Espace 400e. Selon les plans, une longue plage (de 400 m par 10 m) serait agrémentée d’arbres et de tables de pique-nique. Côté marina, il n’y aurait pas de perte de places au quai. D’une superficie de 100 000 mètres carrés, avec un plan d’eau de 23 000 mètres carrés, les abords du bassin aménagés en pente douce permettraient aux enfants de s’y baigner sans danger. Dans la partie plus profonde, on pourrait s’adonner à la nage, à la plongée, au canot et au kayak.
Du côté de la Ville de Québec, l’accueil est plutôt favorable, mais la municipalité n’a pas juridiction. En effet, le gouvernement fédéral et la Société du Port de Québec sont propriétaires de la quasi-totalité des terrains de la zone portuaire. Proposé pour les Fêtes du 400e, le concept a été rejeté par le Port de Québec. À la place, Parcs Canada fait la restauration du site pour un montant de 7,5 millions de dollars, en conservant le club privé réservé aux bateaux de plaisance.
La direction du Port de Québec ne remettra pas en cause la vocation actuelle du site, explique Martine Bélanger, du Service des communications : « La marina contribue pour 4000 nuitées de visiteurs et le Port investit déjà, grâce au soutien du gouvernement fédéral, dans un projet de plage à la baie de Beauport. Nous n’allons donc pas faire une autre plage à un endroit où les activités ont des retombées positives. Il faudrait que le promoteur ait l’appui du fédéral ».
Beaucoup de tensions demeurent de part et d’autre. Comme le souligne Léonce Naud : « Il y a encore d’énormes obstacles. Mais nous sommes très avancés du point de vue du soutien de l’opinion publique, ce qui constitue l’élément le plus important pour notre réussite ».
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