Pour ou contre la navigation des bateaux à moteur sur les plans d’eau du Québec?
La navigation de plaisance – qui relève de l’autorité fédérale – s’est largement accrue sur tous les plans d’eau de la province depuis les dix dernières années. Conséquence : chaque été, les tensions s’accroissent et éclatent au sein des municipalités concernées, entre les usagers motorisés et les autres : riverains, baigneurs ou encore pagayeurs…
Pour
Une cohabitation sécuritaire et harmonieuse
Le Québec possède des milliers de plans d’eau, mais dans les faits, peu sont réellement navigables. De plus, les bateaux ne servent pas qu’à la promenade. Ils permettent aussi de pratiquer de véritables sports tels que le ski nautique et le wakeboard, qui nécessitent une grande habileté et une bonne forme physique. Malheureusement, ces sports soulèvent parfois la controverse et certains font alors pression auprès des gouvernements pour imposer des mesures coercitives et davantage de restrictions.
Une bien meilleure approche consiste pourtant à encourager ceux qui forment des associations locales de plaisanciers afin de favoriser le dialogue et le bon déroulement des choses. Ces associations proposent souvent un code d’éthique et des heures pour la navigation. Les membres sont généralement eux-mêmes des riverains qui pratiquent aussi des sports non motorisés.
Souvent, les problèmes ne proviennent pas des bateaux, mais du mauvais comportement ou du manque de connaissances de certains conducteurs. En ce sens, une carte de compétence sera obligatoire pour tous les conducteurs à partir de septembre 2009. Puisqu’il est très difficile d’imposer des règlements et une surveillance sur les plans d’eau comme sur les routes, il faut que tous, usagers et municipalités, collaborent avec ces associations au lieu de les percevoir comme des ennemis. Ces dernières sont les mieux placées pour sensibiliser les autres plaisanciers, les inciter à adopter de bons comportements et à respecter l’environnement. Cette approche d’ouverture permettra alors de cohabiter de façon sécuritaire et harmonieuse sur les plans d’eau navigables.
- Nicolas Pellemans, secrétaire de l’Association des sports nautiques des lacs Saint-Joseph et Sainte-Marie, de Saint‑Adolphe-d’Howard (st-adolphe.org)
Contre
Une nuisance environnementale croissante
Résultat de la popularité grandissante de la villégiature, l’achalandage des embarcations à moteur sur les plans d’eau de faibles superficies constitue une nuisance croissante.
À l’instar de la Californie, l’Agence de la protection de l’environnement des États-Unis (EPA) interdira la vente des moteurs deux temps (NDLR : plus polluants que les 4 temps) en 2009. La solution de rechange de la motorisation quatre temps s’accompagne toutefois d’une augmentation pernicieuse de la puissance des motomarines et des bateaux lestés de type wakeboats. Ces derniers amplifient leur sillage à plus de 60 centimètres de haut, ce qui a pour effet d’accélérer l’érosion des rives. Le Minnesota Department of Natural Resources évalue que l’effet destructeur de ces vagues surdimensionnées est 30 fois plus important que les vagues naturelles de 12,5 cm. Les conséquences de l’érosion sont nombreuses : destruction d’habitats fauniques, augmentation des matières en suspension dans l’eau et de la sédimentation, libération d’éléments nutritifs, tels le phosphore et l’azote, qui favorisent la prolifération des algues, dont les algues bleues (cyanobactéries). Ainsi, pourquoi serait-il permis de compromettre aussi l’approvisionnement en eau potable de milliers de personnes, pour le plaisir de quelques surfeurs?
Depuis l’été 2006, il est possible d’interdire sélectivement les motomarines et les wakeboats en vertu d’une nouvelle interprétation du Règlement fédéral sur les restrictions à la conduite des bateaux. Et le lac Bowker en Estrie pourrait devenir le premier plan d’eau au Canada à se prévaloir de cette mesure…
- Pierre Dépôt, porte-parole de l’Association des propriétaires riverains du lac Bowker (www.lacbowker.ca.tc).
Le chiffre du débat : 187
C’est le nombre de jours qui furent nécessaires au Canadien Daniel Griffith pour conquérir les légendaires Seven Summits, série qui correspond au plus haut sommet de chacun des sept continents! Le 24 mai 2006, sa troisième tentative pour atteindre le sommet du mont Everest fut la bonne et marqua le début de cette récolte alpine, achevée le 27 novembre suivant au mont Vinson en Antarctique. Ce faisant, ce guide de montagne originaire d’Ontario, mais vivant dans les Rocheuses, a battu deux records! D’abord, celui de la plus rapide conquête des sept sommets pour la version incluant la pyramide Carstensz en Indonésie (Océanie).
Ce titre actuellement en processus d’homologation pour le livre des records Guinness ne semble pas une priorité pour l’alpiniste, qui, à 55 ans, devient également le Canadien le plus âgé à avoir conquis l’Everest. En près de 30 ans d’escalade, Daniel Griffith a ainsi acquis un impressionnant curriculum vitæ où figurent, en plus des sept sommets, le respecté K2 en Himalaya. Certifié à la fois par l’Union internationale des associations des guides de montagne (UIAGM) et la Canadian Ski Instructor Alliance (CSIA), le guide est désormais amené à conseiller de nombreuses équipes de tournage en haute montagne.
> Seven Summits : 7summits.com • Daniel Griffith : mountainadventure.com