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  • Crédit: Rui Vale de Sousa

Pour ou contre le développement de parcs éoliens?

Les parcs éoliens sont loin de faire l’unanimité au Québec. Entre retombées économiques et bouleversements paysagers, le développement de cette énergie sème la tempête.

Pour

Les plans d’intégration et les règlements de contrôle des MRC de la Gaspésie limitent efficacement les risques de dérapage qui ont été observés dans les premiers parcs éoliens au pays. Ainsi, le parc de l’Anse-à-Valleau (dans la MRC de la Côte-de-Gaspé) profite de la mise en place d’un Plan d’intégration architecturale qui oblige le promoteur à considérer les exigences de la région. Aujourd’hui, les collectivités – conscientes de leur potentiel éolien et des intéressantes retombées économiques et sociales – se positionnent pour une vision multidisciplinaire, qui intègre le respect du citoyen, la caractérisation des sites touristiques d’importance, l’influence environnementale des parcs projetés et leur durabilité dans le temps. On évalue au moins à cent ans les possibilités d’utilisation des infrastructures principales comme les chemins et une partie des tours.
 
Les retombées directes dans les collectivités sont aussi un enjeu essentiel de la croissance de cette industrie verte, avec la possibilité de création de fonds collectifs de développement

et de fonds de soutien à la conservation du patrimoine collectif. Les communautés de Gaspé, Rocher-Percé et de la nation Micmac se proposent comme partenaires dans les parcs qui sont pressentis sur leur territoire afin de participer aux retombées économiques de l’exploitation du vent.
 
La Gaspésie a tout à gagner dans ce défi! Au sein d’une région hautement touristique aux paysages époustouflants qui font l’envie de tous, l’intégration de cette filière énergétique servira de banc d’étude et de modèle aux futurs parcs québécois.
 
- Georges Mamelonet, maire de la ville de Percé

Contre

Le parc régional du Massif-du-Sud (20 sommets, 120 km2) présente les derniers paysages vierges de la région de Chaudière-Appalaches. L’endroit est particulièrement prisé par les touristes à la recherche de vastes panoramas. De plus, il abrite sur ses sommets une espèce en péril, la grive de Bicknell. Trois promoteurs veulent y implanter une centaine d’éoliennes, hautes de 120 mètres. Des redevances financières sont promises aux municipalités locales pour obtenir leur appui.

Au Québec, les parcs régionaux ont une mission récréative qui doit composer avec l’exploitation des autres ressources de leur territoire. Cependant, il n’est pas facile de préserver l’attrait d’un paysage tout en y implantant d’aussi imposantes structures et un réseau routier qui les dessert. De plus, on doit tenir compte du bruit engendré par les rotors, qui perturbe le calme, sans compter les risques de projection de plaques de glace sur de grandes distances, en hiver. Il faut, enfin et surtout, anticiper l’effet négatif de ces infrastructures sur les fragiles écosystèmes des sommets. C’est dans ce contexte que la Société de gestion du parc régional du Massif-du-Sud et l’Association touristique de Chaudière-Appalaches se sont prononcées contre l’implantation d’éoliennes dans le Massif-du-Sud.

Tout comme jadis, on a protégé du développement hydroélectrique la Jacques-Cartier et les Hautes-Gorges; il devient urgent de protéger de l’éolien notre patrimoine de paysages de montagnes. C’est aussi une question de développement durable.

- Martin Paulette, responsable de la gestion multiressource au parc régional du Massif-du-Sud

Le chiffre du débat : 22

C’est le nombre de tronçons québécois du Sentier national qui sont parrainés par des bénévoles, individuellement ou en groupes. Ce programme de parrainage a été mis en place il y a trois ans par un comité qui œuvre à ce vaste projet au sein de la Fédération québécoise de la marche. « C’était notamment un moyen de pérenniser les aménagements réalisés », souligne Michel Devost, coordonnateur provincial, qui constate en substance que les subventions gouvernementales sont moins faciles à obtenir quand il s’agit d’entretenir les sections déjà existantes… Initié en 1977, le Sentier national traverse aujourd’hui huit régions touristiques du Québec et comprend 49 sections qui s’étendent sur 826 km. À terme, 1500 km de sentiers pédestres reliés au réseau canadien devraient être accessibles.

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